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1191. - A son retour, de nouveaux subsides devinrent nécessaires à Philippe-Auguste pour l’entretien des troupes que, le premier de nos rois, il eut il à solde pendant les longues guerres de la France contre les rois d’Angleterre Richard et Jean Sans-Terre, contre l’empereur Othon, et dans la croisade contre les Albigeois. Aux tailles, dont les terres des croisés n’étaient pas exemptes, se réunirent des taxes de tous genres sur les nobles, les bourgeois et les marchands. Vainement le clergé invoque ses immunités pour se dispenser de contribue : aux dépenses publiques : le roi, tantôt abandonnant aux insultes des seigneurs laïcs les terres des couvents qui ne lui offraient que l’assistance de leurs prières, ou privant des fiefs qu’ils tenaient de la couronne les évêques qui abandonnaient l’armée sans congé avec leurs vassaux; tantôt défendant contre l’oppression ceux qui l’aidaient d’une portion de leurs revenus, apprit aux ecclésiastiques qu’ils devaient subvenir aux besoins de l’état, pour obtenir la protection du trône[1].

  1. Ordon. du Louvre ; t. 1, p. 22 et suiv., et t. 16, p. 15. - Hist. de France, par le comte de Boulainvilliers, t. 2, p. 51 et 67.