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ronne des auxiliaires que les successeurs de Louis-le-Gros opposèrent avec succès dans la suite à la valeur inquiète et à l’ambition des feudataires.

Mais avant d’arriver à ces grands changements, l’embarras des circonstances, les vices de l’administration ou la série des guerres malheureuses, réduisirent souvent la couronne à l’emploi de moyens variés pour obtenir des tributs temporaires.

1149. — Louis-le-Jeune, à l’occasion d’une désastreuse expédition à la Terre-Sainte, « hasarda ce qu’aucun de ses prédécesseurs n’avait osé faire, » en demandant sou pour livre, ou vingtième des revenus de tous ses sujets, impôt inconnu jusque alors, dont la nouveauté excita de grands murmures. Cependant l’entreprise réussit en faveur de la sainteté du motif, et le vingtième fut payé même sur les biens de l’Église[1].

1152. — Un événement bien plus considérable du règne de ce prince par ses funestes conséquences fut son divorce avec Éléonore d’Aquitaine. Cette princesse avait apporté en dot la Guienne et l’Anjou : par un second mariage, elle porta ces riches provinces à Henri Plantagenet, déjà duc de Normandie, et qui devint peu après roi d’Angleterre. De là le germe d’une longue rivalité et de guerres opiniâtres qui furent le motif de nouveaux tributs pour la nation.

  1. Hist. de France, par le comte de Boulainvilliers. — Mézerai. — Dict. des finances, art. vingtième.