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traire supporté par les taillables, que dégrevait encore la suppression des immunités abusives. La réunion des taxes analogues, dans un même tarif, en rendait la connaissance plus facile aux redevables. Par la suppression d’un grand nombre de régisseurs, et par la publicité des enchères, le produit des fermes était porté à tout ce que le trésor pouvait en espérer. Les concussions, les rigueurs avaient disparu de la perception ; l’exactitude à laquelle étaient soumis les comptables et le prompt apurement de leur gestion assuraient la réalisation immédiate des recettes, et prévenaient les malversations. Dans toutes les parties enfin l’ordre et l’économie avaient su recueillir et faire tourner à l’avantage des peuples et du gouvernement ce que procuraient raient des consommations devenues plus abondantes, en raison de l’aisance et de l’activité que répandait l’impulsion donnée par l’élévation des vues et par la sagesse des combinaisons au commerce et aux manufactures. Si, par une erreur que ne devait pas partager un ministre supérieur même à son siècle, la gêne dans le commerce des grains prive le cultivateur de participer entièrement à la prospérité commune, il fut du moins délivre de la misère et des vexations cet il trouva dans les encouragements accordés à l’éducation des bestiaux, véritable source de la fécondité des terres, une nouvelle branche d’industrie à exploiter.

Une telle situation, si différente à tous égards de celle où Colbert avait trouvé les peuples et les finances, paraît plus surprenante encore si l’on se retrace tout ce qui fut fait d’utile et de grand dans le cours d’une ad-