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tion annonça que le trésor rembourserait les anciennes rentes à bureau ouvert, en échange des titres, sur le taux de la création des emprunts faits pendant la guerre, et au denier quinze pour les emprunts d’une époque antérieure. Mais le peu d’empressement que mirent les rentiers à profiter de la faculté qui leur était donnée nécessita l’emploi d’un autre moyen. Il consistait à déterminer les parties de rentes qui seraient remboursées chaque année, en commençant par les constitutions les plus anciennes, et à prononcer la déchéance pour les rentiers qui if auraient pas produit leurs titres au 31 décembre 1683, « sans qu’il puisse être prétendu à l’avenir aucun remboursement des capitaux et des arrérages par qui que ce soit. » La même mesure fut prise à l’égard des propriétaires d’augmentations de gages, autre espèce de rentes dont le rachat libre avait été vainement ordonné ; et plusieurs emprunts d’un million de rentes chacun, qui furent successivement ouverts et réalisés au denier vingt, servirent à éteindre les engagements consentis à un taux plus onéreux. De cette manière, cinq ans après la paix de Nimègue, les rentes se trouvaient ramenées à moins de huit millions, point où Colbert les avait déjà réduites avant la guerre ; des anticipations il ne restait plus qu’une somme de sept millions, reçue des fermiers sur les revenus de l’année suivante ; et l’excédant des recettes de la caisse des emprunts ne montait qu’à vingt-neuf millions. Les opérations de cet établissement furent bornées, pour cette même année, à vingt millions. On doit Voir dans cette première réduction l’intention d’arriver par degrés à la clôture de la caisse, afin de rendre à la circulation les capitaux dont la confiance