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insensiblement, par suppression et par remboursement, au nombre qu’ils étaient en 1600.

Le bien et l’avantage qui en reviendront au peuple et à l’état serait difficile à exprimer[1]. »

Nonobstant ces sages avis, qui nous révèlent et les vues de Colbert, et sa sollicitude pour le bonheur de la patrie, ales seules réformes obtenues furent la conséquence inévitable de la cessation des hostilités, et ne produisirent qu’une diminution de quinze à vingt millions sur les cinquante-deux qui avaient été ajoutés aux dépenses annuelles du trésor. Le ministre toutefois ne différa pas le soulagement des peuples, premier et constant objet de ses soins, comme unique source de la fortune publique. Huit millions diminués sur les tailles les ramenèrent au taux de trente-trois millions ; le roi révoqua l’augmentation que la taxe sur les sels avait subie, et supprima les droits de courtiers-jaugeurs. En même temps, les puissantes ressources de l’économie, et de sages combinaisons, procuraient au ministre les moyens de pourvoir au rachat des aliénations, à l’extinction d’un grand nombre d’offices et au remboursement successif de plusieurs millions de rentes. La marche que Colbert suivit dans cette dernière opération est remarquable. Un emprunt d’un million de rentes au denier vingt fut ouvert et aussitôt rempli à ce taux. Ce placement avantageux des effets publics, preuve incontestable du crédit, était encore l’heureux résultat de l’admission des étrangers dans les emprunts publics. Tandis que les fonds arrivaient, une déclara-

  1. Particularités sur les ministres des finances, par M., de Monthion, p. 73 et 74. — Forbonnais, années 1681 et 1683.