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plus de réflexions à faire, c’est la misère très grande des peuples. Toutes les lettres qui viennent des provinces en parlent, soit des intendants, soit des receveurs généraux, ou autres personnes, même des évêques. »

« Si le roi réduisoit les dépenses à soíxante millions, on pourroit encore donner cinq à six millions de diminution aux peuples sur les tailles de 1682 et de 1685. »

Il terminait en disant :

« Je puis espérer que, si le rois veut réduire les dépenses sur le pied que je lui propose, sans plus, en deux ou trois années, ses finances se rétabliraient et seroient en meilleur pied qu’elles aient jamais été. »

Plus tard, dans un mémoire qui avait pour but de rendre compte au roi de l’état de ses finances, le ministre répétait :

« Si Sa Majesté se résolvoit à diminuer ses dépenses, et qu’elle demandât sur quoi elle pourroit accorder du soulagement à ses peuples, mon sentiment seroit

« De diminuer les tailles, et les mettre en trois ou quatre années à vingt-cinq millions ;

« De diminuer d’un écu le minot de sel ;

« De rétablir, s’il étoit possible, le tarif de 1667 ;

« De diminuer les droits d’aides, et de les rendre partout égaux et uniformes, en révoquant tous les privilèges ;

« D’abolir la ferme du tabac et celle du papier timbré, qui sont préjudiciables au, commerce du royaume ;

« De diminuer le nombre des officiers tout autant qu’il sera possible, parce qu’ils sont à charge aux finances, au peuple et à l’état, en les réduisant tous