Page:Bailly - Histoire financière de la France, depuis les origines de la monarchie jusqu’à la fin de 1786, tome 1.djvu/491

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

présenter dans, la huitaine après l’enregistrement[1]. Ainsi, tandis que d’étonnants succès obtenus sur terre et sur mer montraient à l’Europe un conquérant dans Louis XIV, la France apprit qu’elle était soumise sans réserve aux volontés de la couronne en matière d’impôts, et que désormais le « sort des contribuables dépendait uniquement de la bonne onde la mauvaise administration des finances.

1678. — Enfin, après sept années de guerre, où la marine française, créée par Colbert, et dirigée par Duquesne, rivalisa de gloire et de succès avec les armées que commandaient Condé, Luxembourg et Turenne, la paix conclue à Nimègue réunit à la France la Franche-Comté, la Lorraine et les parties de 1°Artois et de la Flandre qui étaient restées à l’Espagne après le traité d’Aix-la-Chapelle. Mais, malgré l’avantage que donnaient à Louis XIV ses conquêtes, malgré les dangers que les Hollandais avaient courus après le passage du Rhin, et les restitutions qu’ils obtenaient du roi, ce peuple marchand ne consentit au traité qui agrandissait le royaume aux dépens de l’Espagne et de l’Empire que sous la condition qu’il lui serait fait remise des augmentations de droits à l’entrée et à la sortie que le tarif de 1667 avait établies, ce qui rétablissait pour les Hollandais seuls le tarif de 1664. Cette concession fut garantie par un traité particulier de commerce, navigation et marine, que Louis XIV exécuta fidèlement. Elle porta une atteinte sensible à l’industrie du royaume, en rendant

  1. Jussions du 25 août 1663, de septembre 1664, du 29 décembre suivant, du 31 mars 1667. — Déclaration du 14 février 1673.