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tions, inséparables du monopole, aient détruit dans le royaume la libre culture d’une plante que le sol de la France avait adoptée, et dont profitait son commerce ?


1674.- En même temps que Colbert assurait l’exécution des édits rendus et abandonnés sous le ministère de Mazarin pour l’établissement du droit d'échange, du contrôle des actes sujets à signification, du droit de formule sur les papiers et parchemins timbres, il faisait ordonner la perception du droit de franc-fief; il complétait le système hypothécaire; il élevait les droits sur les sucres rafinés à l'étranger, sur la marque d’or et d’argent, sur les sels et sur les denrées à l’entrée des villes. Nonobstant l’opposition des ecclésiastiques, il soumettait aux taxes d’entrée et d’octroi les vins et les vendanges provenant de leurs bénéfices, et les denrées destinées destinées à leur usage; il étendait le droit de gros sur les vins à des villes, là des bourgs et à des paroisses qui jusque alors avaient joui d’exemptions; il doublait la taxe de consommation sur les eaux-de-vie. Mais, pour compenser, autant qu’il était possible, le dommage résultant du défaut d’exportation des denrées, plus onéreux que tous les impôts, les vins et les eaux-de-vie obtenaient une modération des droits à la sortie; ces mêmes droits étaient remis entièrement pour toutes les marchandises chargées dans les ports du royaume sur des navires français à destination des colonies d’Amérique ou d’Afrique; une réduction des trois quarts des droits portés par le tarif sur les céréales permit aux habitants as la Champagne et de la Picardie d’en fournir aux Pays-Bas que les armées de Louis XIV occupaient; le Languedoc et le Dauphiné eurent la faculté