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Quelques hostilités sans but comme sans résultat qui avaient eu lieu entre la France et l’Angleterre ne furent que le prélude des deux guerres dont le trésor eut à supporter les frais pendant ce ministère.


1668.- La première, déjà excitée par le mécontentement de la Hollande, fut déterminée par l’intention qu’annonçait Louis XIV de réunir à la couronne, à titre d’héritage du chef de Marie-Thérèse, sa femme, une partie des possessions de la monarchie espagnole contiguës à la France. Deux campagnes aussi rapides que brillantes terminèrent cette guerre, où l'habileté de Condé et de Turenne fut puissamment secondée par la prévoyance de Louvois pour les approvisionnements, et par les ressources que multipliait Colbert. Cette guerre n’influa pas d’une manière sensible sur l’état des finances : car, à l’aide de plusieurs millions que procurèrent encore les taxes prononcées par la chambre de justice, on n'interrompit pas même le remboursement des offices, des aliénations et des gages supprimés; et le traité d’Aix-la-Chapelle; en reculant les frontières du côté de la Flandre et de l’Artois, offrit une compensation suffisante des sacrifices que la France avait faits. Après le court intervalle de deux années, une seconde guerre fut encore suscitée par la jalousie que les États-Unis de Hollande portaient à la prospérité naissante de notre commerce. Du côté de Louis XIV elle avait ses motifs dans le ressentiment des offenses qu’il avait reçues de la république, et plus encore dans les obstacles qu’elle avait apportés, pendant les négociations d’Aix-la-Chapelle, aux concessions de territoire que le roi demandait. Dans cette nouvelle guerre; la France, d’abord