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cette prohibition fatale à ceux qui l’avaient portée. Sur le rapport de Colbert, le roi fit défense de laisser charger des eaux-de-vie sur les bâtiments hollandais, et un droit très élevé arrête l’importation des harengs, que la Hollande était en possession de fournir au royaume. Les armateurs français, que déjà les primes précédemment établies avaient dirigés vers la Baltique, continuèrent à expédier directement les productions de notre sol dans ces contrées, qui leur offraient, en retour, des bois, des chanvres et du fer. Les Hollandais, alarmés de se voir attaqués dans la source même de leurs richesses, préparèrent contre Louis XIV, avec l’Espagne et l’empereur, une ligne dont les résultats devaient être glorieux pour les armes de la France, et fâcheux pour sa navigation[1].


1667.- La paix, si nécessaire au maintien de l’ordre dans les finances, ne favorisa que pendant six années les opérations de Colbert. Dans ce court espace de temps, nonobstant la restitution d’une moitié des octrois aux communes, un dégrèvement de vingt millions sur les tailles, la réduction des droits sur le sel et la suppression des dix sous additionnels sur les aides, l’état avait obtenu dans ses revenus une amélioration annuelle de onze millions, qui, joints à vingt millions épargnés par la réduction des rentes et gages assignés sur les produits, portaient à trente et un millions l’augmentation de ressources que recevait le trésor. Les avances des traitants et les assignations an-

  1. Arrêt du conseil du 7 janvier 1771.- Particularités sur les ministres des finances, par M. de Monthion.- Forbonnais.