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vinrent à Marseille s'approvisionner des denrées de l’Archipel[1].


1667.- Les arts industriels cependant, favorisés par l’exportation, continuaient de vivifier le royaume. Des manufacturiers, appelés de tous côtés par des récompenses, avaient introduit la fabrication des toiles, des serges et des draps fins, que nous recevions précédemment de la Hollande. La France enlevait à Gênes son point et ses velours; en même temps, par l’étab1issement des fonderies, des fabriques de cables, de cordages, de toiles à voiles, elle se mettait en possession de tous les objets propres au service de la marine. Ces conquêtes rapides sur l’industrie étrangère rendaient moins nécessaire à la France le secours dispendieux de ses voisins. Colbert alors compléta son système des douanes par un deuxième tarif. Celui-ci, rectifiant pour l’intérieur ce que le premier avait de préjudiciable à certaines contrées, affranchissait le Berri et le Bourbonnais des droits que payaient les vins à leur sortie de ces provinces, et l’Auvergne et la Marche d’abord, puis tous les autres pays sujets ou non sujets aux aides, des droits d’entrée et de sortie sur les bestiaux de toute espèce. A l’égard des articles qu’il ne convenait plus de tirer du dehors, le nouveau tarif élevait les droits, et les portait au double sur certains objets, tels, que la draperie, la bonneterie, les tapis, les cuirs préparés, les glaces et le fer-blanc[2].

  1. Mémoires sur les impositions, par Moreau de Beaumont, t. 3.- Arrêt du conseil du 9 août 1670.
  2. Déclaration et Tarif du 18 avril 1667. -Arrêts du conseil du 27 septembre 1669 et du 3 août 1671.— Moreau de Beaumont et suiv. - Forbonnais.