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ger pour l’état; et, sauf quelques exceptions momentanées et particulières à des localités, il laissa à un successeur le mérite de briser, par le rétablissement de la circulation intérieure et de l’exportation, les entraves dans lesquelles l’agriculture languit encore pendant vingt-cinq années.

L'élévation de revenus que le trésor ne pouvait attendre de l’impôt foncier, encore onéreux quoique réduit, Colbert sentit qu’il pourrait la trouver dans les taxes sur les consommations. A une égalité plus grande dans la répartition, ces taxes joignent l’avantage de laisser au consommateur la faculté de limiter ou d’étendre sa contribution en raison de ses besoins ou de sa fortune, lorsqu’elles sont dans une proportion modérée avec la valeur des objets qui les supportent. Mais cette proportion n’avait jamais été connue ni même étudiée.

A ce qui subsistait encore dans plusieurs provinces des premières aides que les états-généraux assemblés sous le règne malheureux du roi Jean avaient accordées aux besoins de l’état, et pour un temps limité, une multitude de nouvelles taxes avaient été ajoutées, tantôt sur divers articles, tantôt sur les mêmes, mais toujours sous des dénominations différentes. De cette diversité de taxes, soumises, pour la plupart, à une forme de perception particulière, résultait une confusion qui multipliait les employés et les bureaux, augmentait les frais de régie, occasionait des discussions fréquentes entre les fermiers et les redevables, quelquefois des exactions de la part des premiers, et toujours des embarras pour le commerce.


1665.- Colbert profita premièrement de la révoca-