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res, et qui, il la faveur de la confusion des comptes, de doubles emplois, de remboursements supposés, ou de décharges obtenues à prix d’argent, répétaient de fortes sommes. D’un autre côté, les trésoriers, les receveurs généraux et les autres comptables qui se trouvaient reliquataires, présentaient des arrêts de quitus pour leur gestion. Une nouvelle chambre de justice fut instituée : composée de magistrats choisis parmi les membres des cours souveraines ; on l’investit de l’autorité nécessaire pour rechercher et punir, par des amendes, tous les genres de malversations, de péculat, et les autres crimes ou délits commis dans la perception, le recouvrement, la distribution et l’emploi des deniers publics, ordinaires ou extraordinaires, soit par les officiers comptables ou les fermiers, soit par leurs clercs, leurs commis ou leurs complices, à partir de l’année 1635. La vigilante fermeté du ministre assura l’application de ces mesures rigoureuses, mais nécessaires, en écartant la faiblesse et la corruption de ceux qui devaient les exécuter[1].


1662. — En conséquence des arrêts de la chambre de justice. toutes les rentes créées pendant les cinq dernières années du ministère de Mazarin furent supprimées, à charge de remboursement au taux porté dans le contrat des acquéreurs de bonne foi. On devait éteindre ainsi, à très peu de frais, pour huit millions de rentes hypothéquées sur les tailles, ou constituées sur l’hôtel de ville de Paris ; mais le même obstacle qui,

  1. Edit de novembre 1661 ; Commission du 15 de ce mois ; Déclarations du 10 septembre, du 4 décembre, et Règlement du 5 décembre 1664. — Comptes de Mallet. — Forbonnais, année 1661.