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attribuait à la liberté du commerce des grains. Le revenu public, grevé de cinquante-deux millions d’aliénations et de rentes, ne laissait que trente-deux à trente-cinq millions applicables aux dépenses ordinaires, qui étaient de soixante. Mais cent millions ne suffisaient pas pour les acquits de comptant, qui couvraient, avec les dons et les profusions ministérielles, les bénéfices énormes des gens d'affaires et de leurs protecteurs. Pendant les cinq dernières années, ils avaient consommé plus de quatre-vingts millions. Enfin, par l’effet du désordre et des opérations ruineuses, les trésoriers, les receveurs généraux, les traitants se présentaient avec des titres de créance formant un capital de quatre cent neuf millions, non compris plus de vingt-six millions de revenus employés par anticipation[1].

  1. Comptes de Mallet. - Forbonnais.