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Moyennant l’acquittement de cette taxe, dont les bâtiments nationaux étaient exempts, il fut permis aux propriétaires de navires étrangers de continuer le chargement et l'exportation des denrées et des marchandises de la France, soit à destination des autres pays, soit même pour les ports du royaume. Cette permission toutefois ne devait être maintenue que jusqu’au moment où nos ports, actuellement dégarnis de navires français, en posséderaient un assez grand nombre pour suffire au commerce extérieur et au cabotage.


1660.- Les péages innombrables qui bordaient la Seine et les rivières affluentes furent déclarés abolis; mais la difficulté de pourvoir au remboursement des propriétaires ou des aliénataires rendit la suppression illusoire.

Loin que Mazarin eût l'intention de diminuer les impôts, un arrêt du conseil, qu'il dicta, ordonna aux officiers des élections et des greniers à sel de diriger une enquête contre ceux qui, dans les provinces, avaient annoncé que les tailles, le droit de gabelle et les autres taxes allaient être réduits à l’occasion de la paix, « et de faire le procès aux auteurs de ces faux bruits. » Le ministre absolu dut céder cependant à la résistance qui se manifestait de toutes parts. Il annonça aux campagnes la remise, de ce qui restait dû sur les tailles, le taillon, et les autres impositions arriérées de 1647 à 1656 inclusivement, jusqu'à concurrence seulement de vingt millions, mais avec surséance pour le surplus. Dans l'état de détresse où se trouvait l’agriculture, cette remise était plutôt une déclaration de l’impossibilité de recouvrer qu’un acte de munificence. L’effet en fut