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temps où d’illustres barons rendaient la justice eux-mêmes à leurs propres sujets, s'indignait qu'à la honte du siècle, et pour le renversement des anciennes lois du royaume « de jeunes écoliers devinssent, au sortir du collège, les arbitres de la fortune publique par la vertu d'un parchemin qui leur coûtait soixante mille écus[1]. »

A ces outrages, aux murmures dont il furent suivis, la compagnie opposa le calme et des arrêts; Insistant sur l'illégalité de toute réunion de la noblesse, attendu que l'ordre était légalement représenté dans le parlement par les ducs et pairs, elle fit défense à toute personne de se trouver à l'assemblée. Cet ordre devint respectable par l'appui que lui prêta le gouvernement, en annonçant son intention de faire marcher des troupes contre la réunion des noble. En se séparant, ils emportèrent une déclaration par laquelle la convocation des états-généraux était éloignée jusqu'à la majorité du roi, qui devait avoir lieu dans six mois. cette nouvelle promesse de la cour ne devait pas être mieux gardée que les autres[2].


1652.- Le majorité du roi arriva, et Louis XIV revint à Paris. Le lendemain de son entrée il fit enregistrer en lit de justice un édit qui interdisait au parlement toute délibération sur le gouvernement de l’état, sur les finances, défendit toute procédure contre les ministres qu’il plairait en roi de choisir, et qui ôtait à

  1. Forbonnais, année 1651. - Anquetîl, Intrigues du cabinet.- Hist. de la Fronde, par M. le comte de Saint-Aulaire.
  2. Déclaration du 18 mers 1651.