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l’habileté de Mazarin, agrandit le royaume de l’Alsace et des trois évêchés de Metz, Toul et Verdun. Mais la guerre continuait, avec l’Espagne, et la population n’était pas destinée à jouir prochainement du soulagement que doit procurer une paix glorieuse.


1649.- Malgré la banqueroute faite aux porteurs d’assignations, plus de soixante millions de ces valeurs restaient encore en circulation. La solde et les approvisionnements des armées n’étaient pas assurés; de quatre-vingt-douze millions auxquels montait le revenu public, les prélèvements dont il était grevé laissaient à peine la moitié de cette somme disponible pour les dépenses, que la cour maintenait à cent et cent vingt millions, nonobstant les réductions qui avaient été réglées de concert avec le parlement[1].

Cette promesse. n’était pas la seule que le ministre eût violée. Nonobstant les déclarations récentes, les tailles continuaient d’être mises en parti; un simple arrêt du conseil avait prononcé l'annulation des dispositions pénales qui devaient écarter les traitants des recouvrements de l'impôt; on étendait les anticipations et les autres négociations ruineuses; et Mazarin avait disposé des fonds affectés au paiement des rentes réduites. Dans la Guyenne, dans la Provence, des concussions hardies étaient commises par les gouverneurs; et les parlements de ces provinces, menacés par les troupes, leur avaient opposé la population, toujours prête à s’armer pour ceux qu’elle considérait comme

  1. Requête au parlement contre Mazarin.- Anquetil.- Forbonnais, année 1649.