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les capitalistes supportèrent le plus fort impôt que l’on pût frapper sur eux[1].

A part cette infraction à la foi publique, les concessions faites par la couronne au parlement annonçaient une révolution bien remarquable dans le gouvernement, puisque, en posant les bases d’un droit public en matière d'impôt, et d’une administration régulière des finances, elles autorisaient l’intervention légale de la magistrature dans l’exercice de la puissance législative. Mais un tel changement, s’il eût été durable, n’eût pas même procuré à l’état les ressources et aux peuples le soulagement que réclamait impérieusement, la situation de l'un et de l’autre. Ces avantages ne pouvaient résulter, pour la monarchie et pour les contribuables, que d’une imposition générale et proportionnelle substituée aux produits ruineux des affaires extraordinaires. Car les magistrats, qui réprouvaient les opérations de finances parce que les abus en étaient patents, n’avaient encore ni assez de lumières ni assez de patriotisme, pour indiquer à la couronne et pour défendre avec elle un moyen de salut qui les eût dépouillés de leurs privilèges, et qui en eût détruit tant d’autres. D’ailleurs, le ministre qui tant de fois déjà avait violé les engagements contractés envers les créanciers de l’état ne devait pas respecter davantage des concessions qui lui avaient été arrachées.


1648.- Enfin, le traité de Munster, conclu par

  1. Lettres patentes du 16 et déclaration du 18 juillet 1648.- Forbonnais, même année.