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dans ses terres du fruit de ses rapines. Après plusieurs mois de négociations et de conférences, une nouvelle déclaration parut. Dans celle-ci le gouvernement, cédant à la résistance des cours supérieures, prit l’engagement de ne créer aucun office de judicature pendant quatre années; de faire porter, en ligne de compte les dépenses que cachait « le mauvais usage des acquits de comptant ; » de faire adjuger les fermes au plus offrant, à l’enchère, après publications; de suspendre jusqu’à la paix le rachat des rentes et des droits; de soumettre à une révision les remboursements abusifs qui avaient été opérés, et les titres d’aliénation des domaines. La déclaration confirmait l’abandon d'un huitième des tailles de l’année écoulée, et annonçait sur l’année courante un dégrèvement de dix millions, formant le cinquième de cet impôt. Dans les pays d’élection quelques droits sur les boissons étaient révoqués; les marchands obtenaient pour le commerce intérieur la liberté qu’ils réclamaient; et il fut défendu, sous peine de confiscation et d’amende, d’importer en France les étoffes de laine et de soie fabriquées en Angleterre ou en Hollande, les passementeries de Flandre, et les points d’Espagne, de Gênes, de Rome ou de Venise. Enfin la suspension du paiement des rentes se réduisit à un semestre; les cours souveraines, toujours attentives à leurs intérêts, obtinrent qu'on ne retrancherait qu’un tiers de leurs gages; mais les trésoriers de France, les officiers d’élections et les présidiaux en furent entièrement privés[1].

A tant de promesses la déclaration en ajoutait une

  1. Déclaration du 16 octobre 1648. — Forbonnais, même année.