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pression des monopoles accordés à des courtisans, ou à leurs protégés, pour acheter ou vendre seuls certaines marchandises.

Les avances faites par les gens d’affaires et les partisans ne leur seraient pas remboursées.

Cette dernière demande portait un caractère manifeste d’inexpérience. Parmi les autres, plusieurs étaient sages, et leur sanction par la couronne eût été salutaire à l’état et à la monarchie ; mais il n’était pas sans danger pour le trône de l’accorder à une cour de judicature entraînée par l’ambition de ses membres hors de la sphère de ses attributions primitives. Ce que n’eût pas fait Richelieu, Mazarin fut conduit à le promettre par une suite de concessions que lui arracha l’enchaînement des circonstances.

Les délibérations du parlement étaient accompagnées d’un article qui avait pour objet de protéger la liberté individuelle. Il défendait les arrestations arbitraires, et enjoignait aux geôliers et capitaines des châteaux de représenter devant les juges toute personne confiée à leur garde. Par cette disposition, comme dans celle qui concernait la liberté des suffrages, les magistrats avaient évidemment en vue de se mettre à l’abri de l’emprisonnement qui, sous le règne précédent, avait frappé plusieurs d’entre eux. Le ministre, qui ne cédait qu’à la nécessité, évita d’abord d’accorder cette garantie.

Trois déclarations successives confirmèrent en partie les dispositions délibérées par les chambres. Ces actes prononçaient la révocation des commissaires extraordinaires, et notamment des commissaires intendants ; ils annonçaient la remise des tailles, taillons et subsis-