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son génie l’avait élévé, abandonnait la direction des finances à des hommes qui n’étaient pas dirigés par le zèle et l’intégrité à l’aide desquels Sully avait découvert les ruses des financiers et réprimé l’avidité des traitants. Car la trop courte administration du marquis d’Effiat n’avait pas laissé de vestiges du bien que ce surintendant voulait faire.

Dans un édit qui parut peu de mois après la mort du grand ministre[1] on retrouve l’intention qui l’anima sans cesse de rendre au gouvernement, en matière d’impôts, la toute-puissance et la liberté d’action que gênait l’existence des offices héréditaires ; La somme des tailles, imposée à chaque généralité par le conseil, était répartie par les officiers trésoriers de France entre les arrondissements d’élection, et par les élus entre les paroisses. Dans la vue de mettre un terme aux lenteurs et aux abus qui accompagnaient cette opération, on en avait confié la surveillance aux commissaires-départis ou intendants commissionnés, dont on a vu la création sous le règne de Henri II. Réunis aux trésoriers de France en bureau de finance, l’intendant arrêtait le département entre les élections. Ensuite, accompagné de l’un des trésoriers, il devait se transporter dans toutes les élections de la généralité. Là, avec les élus qu’il désignait, en présence du procureur du roi, du greffier de l’élection et du receveur des tailles, il procédait à la sous-répartition de l’impôt sur les villes, bourgs et paroisses taillables. Venaient ensuite les collecteurs nommés par les habitants, qui réglaient les cotisations individuelles et formaient les rôles, sauf vérification

  1. Édit du 16 avril 1643.