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roient en pareille délibération, comme désobéissant à nos commandements, et entreprenant sur notre autorité.

Voulons et entendons que les édits concernant le gouvernement et l’administration de l'état soient publiés et enregistrés par nos dits officiers, sans en prendre connoissance, ni faire aucune déclaration sur iceux.

Pour les édits et déclarations qui regarderont les finances, voulons et entendons que nosdits officiers s’ils y trouvent quelque difficulté, se retirent par devers nous, afin que nous y pourvoyions ainsi que nous le jugerons à propos, sans qu’ils puissent y apporter aucune modification, ni user de ces mots ne devons ni ne pouvons, qui sont injurieux à l’autorité du prince; et en cas qu’après avoir entendu les remontrances nous jugions que les édits doivent être vérifiés, voulons et entendons qu’il soit procédé à l’enregistrement et vérification, toute affaire cessante. »

La déclaration privait de leurs fonctions plusieurs membres du parlement, « afin de faire connoître à tous que la création, la substitution et la suppression des charges est un effet de notre puissance, et afin que l’exemple de la peine encourue en la personne de ces magistrats retienne les autres dans le devoir[1]. »

Ramené, par l’énergie du ministre tout-puissant, dans les limites de ses anciennes attributions, le parlement perdit pour un temps l’importance politique que des circonstances habilement saisies lui avaient donnée. Il fut

  1. Lettres patentes, en forme d’édit, du 3 février 1641.