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réunis à d’autres troupes, rejetèrent les ennemis dans la Flandre.


1639-1641.- Le gouvernement possédait alors des forces navales suffisantes pour protéger les flottes marchandes. Voulant remédier au mal qu’il avait causé en arrêtant l’exportation des produits du sol, il rétablit la liberté du commerce étranger, « dans l'espérance, porte la déclaration, que la vente des blés, des vins et des eaux-de-vie, soulagera les peuples. » Cette mesure, qui ne pouvait avoir d’effet que dans l’avenir, ne diminuait rien au mal présent. Le poids des impôts était excessif : à Toulouse, à Bordeaux, les parlements défendirent la levée de nouvelles taxes que l'on voulut établir. Enfin, les rigueurs de la perception excitèrent des émeutes à Paris et des soulèvements sur plusieurs points du royaume. Des bandes de paysans révoltés, sous le nom de croquants en Guyenne, et de va-nu-pieds dans la Normandie, exerçaient leur fureur sur les receveurs et les fermiers des tailles et des gabelles. Des troupes nombreuses étouffèrent la révolte, et les coupables furent punis. Le roi suspendit le parlement de Rouen et confisqua les revenus de la ville. Mais ces rigueurs, malheureusement nécessaires, en augmentant la mauvaise disposition des peuples, ajoutaient de nouvelles difficultés au recouvrement, qui n’en devint que plus onéreux.


1641.- Par le refus réitéré d'enregistrer les édits de création des nouveaux impôts, et par des arrêts portant défense d’exécuter les édits non vérifiés, le parle-