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forme d’imposition subsista jusqu’en 1649, que Louis XIV rendit aux états de Languedoc la délibération libre et entière de la quotité de leurs contributions annuelles aux besoins de la couronne[1].

Les états de Provence, mieux conseillés que ceux du Languedoc, s’affranchirent des officiers royaux qui leur étaient destinés, par l’octroi d’un subside extraordinaire de quinze cent mille livres payables en quatre années.


1629.- Dans les autres parties du royaume, les tributs s’élevèrent à partir de cette époque avec une rapidité qui n’avait pas encore d’exemple. On ajoutait continuellement au principal ou aux accessoires de la taille; l’impôt du sel subit plusieurs augmentations successives; sous prétexte d’une nouvelle appréciation des marchandises, on éleva de beaucoup les tarifs des droits de traite. La même opération, conseillée à Lyon par les agents de la douane, et appliquée indistinctement à l’entrée comme à la sortie, excita dans la ville une violente sédition. Plusieurs impôts abandonnés furent rétablis, notamment la taxe aussi onéreuse qu’incommode du vingtième ou son pour livre de la valeur des objets de consommation vendus ou échangés, qui reçut cette fois le nom de subvention générale. Mais les difficultés et les frais inséparables de cette imposition la firent convertir, à l’exception des droits sur les vins, en une addition de quinze cent mille livres aux tailles. Des villes et quelques provinces fu-

  1. Mémoires sur les impositions, par Moreau de Beaumont, t. 2, p. 123 et suiv., et t. 5, p. 131.