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L’assemblée pria encore le roi d’obtenir pour les négociants français, dans les ports étrangers, la réduction des taxes de navigation au taux que les étrangers payaient en France, ou d’user de réciprocité envers eux, et de prohiber l’entrée des objets manufacturés dans l’étranger; enfin, d’assurer le libre transport des grains entre les provinces, et de n’en défendre l’exportation du royaume que dans les cas et sur les points où une disette serait à craindre, La noblesse demanda et obtint que les gentilshommes pussent prendre part au commerce sans déchoir de leurs privilèges.

A l’égard des malversations dont les comptables et les traitants se rendaient coupables, après de longues discussions on proposa de créer une chambre ambulatoire, composée d’officiers de tous les parlements, qui iraient dans les provinces pour connaître du péculat et des concussions des financiers, avec autorisation de prononcer les peines sur le témoignage de deux personnes. Mais l’assemblée, se bornant à demander au roi l’exécution des anciennes ordonnances, décida que les financiers seraient poursuivis par devant, les juges ordinaires, auxquels appartenait la connaissance du crime de péculat.

Les notables ne s’occupèrent des impôts existants que pour demander pareillement l’exécution des règlements anciens les plus propres à maintenir l’équité et l’égalité dans la répartition des tailles. Une voix cependant s’éleva pour proposer de rendre la taille réelle sur les biens, et de supprimer par conséquent la taille personnelle, qui, par l’arbitraire de sa fixation, était le fléau de l’agriculture. L’adoption de cette mesure eût été un bienfait pour les campagnes, et une source d’a-