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voquer des mesures dictées précédemment par la nécessité. »

Pour réaliser l’espoir d’un aussi bel avenir, il suffisait que l'assemblée procurât en six années les fonds nécessaires au rachat des domaines et des revenus engagés, opération qui devait être faite d'une manière équitable : car, disait Richelieu, « le plus grand gain que puissent faire les rois et les états est de garder la foi publique, qui contient en soi un fonds inépuisable, puisqu’elle en fait toujours trouver[1]. »

Pendant le cours des séances, le marquis d’Effiat, nouvellement appelé à la surintendance des finances, remit aux notables un mémoire dont les détails confirmaient les désordres que signalaient plusieurs écrits publiés à l’occasion de l’assemblée. Dans ce mémoire, aux principes qui avaient rétabli et maintenu l’ordre dans le recouvrement, l’emploi et la comptabilité des deniers de l’état, le surintendant opposait le résultat de la vénalité et de la multiplicité des offices, et de la corruption que cette dangereuse ressource avait introduite dans tous les degrés de l’administration financière. Par de semblables moyens les fermiers s’étaient rendus maîtres des traités; des aides, des gabelles et, de dix-neuf millions de tailles qui s’imposaient au nom du roi, six millions seulement restant à l’épargne n’y parvenaient qu’après avoir supporté les gages et les taxations

  1. Journal de l’assemblée des notables convoqués à Paris en 1626; par le sieur Picardet, procureur au parlement de Dijon, l’un des membres de cette assemblée. - Procès-verbal de ce qui s’est passé à l'assemblée des notables en 1626.