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lut paraître obtenir ces deux moyens de la nation, consultée; mais, au lieu de s’adresser aux députés élus par les trois ordres, il fit convoquer une assemblée de notables qu’il choisit parmi la noblesse, le clergé, les intendants et les membres du conseil d’état.


1626 - 1627. - Après un discours long et diffus, dans lequel le garde des sceaux exposa à l’assemblée la situation politique de la France, l’état fâcheux de ses finances et du commerce, les immenses ressources du royaume et les vues du gouvernement pour sa prospérité future, le cardinal de Richelieu prit la parole. Dans la bouche de l’habile ministre, les désordres, les dépenses excessives et tous les résultats des fautes et de la faiblesse de l’administration durant les seize années qui s’étaient écoulées depuis que la France regrettait Henri IV, devinrent autant de sacrifices indispensables que la pureté et la probité avaient ménages, et dont la France « avait tout sujet de se louer au lieu de pouvoir s’en plaindre. » Présentant ensuite l’alternative dans laquelle se trouvait placé le gouvernement, ou de laisser le royaume exposé aux entreprises de ceux qui en méditaient l’abaissement et la ruine, ou de trouver des expédients pour le garantir de ces malheurs, il plaçait les réformes au premier rang des moyens. Elles devaient porter sur trois points : réduction des dépenses de la cour, diminution des pensions, et démolition des forteresses placées en dedans des frontières. Cette dernière proposition n’annonçait que l’intention d’atténuer les frais des garnisons; elle avait pour but réel de détruire cette multitude de remparts qui formaient le dernier appui de la féodalité. Déjà la mesure