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fois véridique exposé de la situation des finances et des déprédations commises par Concini et sa femme, dans leurs réponses aux questions qui leur avaient été posées, les notables révélèrent la permanence des abus signalés par la dernière assemblée des états-généraux et dans les remontrances du parlement. Ils supplièrent le roi de ne faire adjuger les fermes qu’au plus offrant et dernier enchérisseur, après publication, et d’accorder la préférence aux villes, aux communautés ou aux provinces; de n’admettre ni les avances faites par les traitants sur une adjudication future, ni le paiement des baux en créances sur l’état; d’interdire au conseil la faculté d’accorder des remises aux fermiers sans information préalable et sans motif réel, et de soumettre les arrêts de remises à l’enregistrement et à la vérification des cours souveraines[1].

Au renouvellement des instances précédemment faites concernant l’abolition de la vénalité et de l’hérédité des offices, la distribution abusive des pensions, la protection et la liberté du commerce maritime, l'assemblée ajoutait les propositions de réduire l’armée, de démolir un grand nombre de places fortes dans l’intérieur du royaume, de diminuer les gages des officiers de la maison du roi, et, comme moyen naturel de dégrever les campagnes sans réduire les revenus, de révoquer les exemptions de tailles et de lettres d’anoblissement accordées pour de l’argent. Les notables supplièrent encore le roi d’ordonner la suppression des charges de trésoriers des pensions, source d’une infinité de mal-

  1. Cahier des propositions présentées à l’assemblée des notables, avec l’avis sur chacune d’icelles.