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sion de ces biens; et, cinq années auparavant, Sully avait refusé une augmentation de quatre millions par an qu’on lui offrait pour la prolongation du traité que les dissipations de la régence forçaient à rompre[1].


1617.- Enfin, le principal auteur de ces désordres, l’objet de d'envie des grands et de l’indignation publique, le maréchal d’Ancre périt : ses biens immenses enrichirent tout à coup un jeune favori du roi, qui recueillit encore une partie de plusieurs millions que Concini avait placés dans les banques et les monti de l’Italie. La fin de Concini fut le signal de la soumission et du rétablissement de la tranquillité. Mais cet événement ne ramena pas l’aisance dans le trésor, obéré par vingt millions de dépenses extraordinaires que les guerres civiles avaient coûté. Les campagnes, épuisées par la présence des troupes, et par les levées d’argent que les princes avaient faites, ne pouvaient satisfaire qu’avec peine au paiement des tailles, portées à dix-sept millions; et une partie des ressources des années suivantes avaient été absorbées. Dans cette extrémité, les nouveaux ministres voulurent paraître s’aider des conseils de la nation en convoquant à Rouen une assemblée des notables, qui, choisis par le prince, devaient être moins opposés à sa volonté que les députés élus par les trois ordres de l’état[2].


1617. - Après avoir entendu le triste mais cette

  1. Mémoires du marquis d'Effiat à l’assemblée des notables en 1627. — Économies royales de Sully.
  2. Edit de Loudun, au Mercure françois, ti 4, p. 89 et suiv.