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1615.- Tant d'avantages ne pouvaient être méconnus les députés des trois ordres. Le projet de Beaufort, discuté par des commissaires du clergé et de noblesse avec les membres du conseil, fut adopté dans ses principales dispositions. Le tiers-état comptait beaucoup de titulaires d’offices parmi ses membres : nonobstant cette circonstance, lorsque la communication du projet lui fut faite, reconnaissant que la vénalité, la survivance et le nombre excessif des offices, étaient la cause de tous les désordres qu’on voyait dans la justice, de l’excès des épices et des autres frais dont on se plaignait, il déclara qu’il contribuerait de ses vœux et de son consentement toutes les mesures qui offriraient quelque apparence de soulagement, sans considération pour l’intérêt individuel de ses membres; mais que la personne de l’auteur du projet, sa réputation et le titre de partisan, si odieux à toute la France, lui rendaient ses propositions suspectes.

Néanmoins l'insistance du clergé et de la noblesse obtint du conseil une déclaration portant que l'annuel ne serait plus payé : ainsi se trouvait prononcée l’abolition de la survivance des offices. Mais, afin de compenser quinze cent mille livres environ que produisait ce droit, on convint que, pendant dix années seulement, une taxe additionnelle de trente sous par minot de sel serait perçue dans les pays de gabelle et dans les autres parties du royaume[1].

Tandis que ces discussions occupaient les députés et les membres du conseil, de nombreux écrits, rendus publics par la voie de l'impression, dévoilaient à la France

  1. Mercure françois, année 1615.