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plis, du moins les membres du conseil se montrèrent-ils disposés d’abord à satisfaire aux vœux des trois ordres, d’accord à cet égard avec les véritables intérêts de la couronne; mais des obstacles inattendus s’opposèrent à l’accomplissement de cette grande mesure.

Parmi les nombreux écrits qui avaient été ou publiés ou remis à l’assemblée dans les premiers mois de sa réunion, elle avait distingué le mémoire d’un nommé Beaufort, partisan, pour l’extinction, par remboursement, de tous les offices de judicature et de finance, sans exception. L'opération devait être réalisée en douze années, suivant le plan de l’auteur. Ses coassociés et lui s’engageaient à faire une avance de six millions de livres pour les premiers remboursements qui devaient être réglés sur le pied de la finance que les titulaires justifieraient avoir payée au bureau des parties casuelles, tant pour la charge ou l'office que pour les taxations et autres droits. On procéderait au remboursement par nature d’emploi, en commençant par les préposés à la perception des impôts, et en finissant par les officiers de la chambre des comptes et des cours de parlement. Les emplois de finance et de judicature devaient être ramenés au nombre déterminé par l’ordonnance de Blois, ou à ce qu’ils étaient avant l’introduction de la vénalité sous le règne de François Ier. Pour arriver à ce résultat, à la place des premiers officiers remboursés on établissait d’autres employés suffisamment rétribués. Ceux-ci achevaient le rachat des autres charges, d’après un ordre établi et sur le produit des gages, taxations et autres droits qui étaient attribués aux offices existants. On avait calculé qu’une seule personne par élection suffirait aisément à l’exer-