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bles aux charges du royaume. » En terminant sa requête, l’orateur sollicitait l’abolition des corvées seigneuriales, exigences non moins à charge que la taille, et pour lesquelles le laboureur était obligé d’abandonner, au gré du gentilhomme, ou ses semailles ou sa moisson.

Ces vœux, dont l’expression dut paraître hardie aux ordres privilégiés, étaient pour la plupart conformes aux véritables intérêts du gouvernement et à ceux de la nation; qui en sont inséparables. Mais, soit que les conseillers, de la couronne ne connussent pas alors la source de la fortune publique, soit plutôt que, dominés par la nécessité de satisfaire à d’autres exigences, ils préférassent les ressources ruineuses du moment aux chances plus favorables d’une amélioration future, ces propositions, monument de la sagesse de nos pères, n’obtinrent que des promesses vaines.


1615.- Dans une dernière séance où assistaient le roi et la reine-mère, le chancelier annonça aux états généraux que leurs majestés « s’étaient résolues à ôter la vénalité des charges et offices, à rétablir la chambre pour la recherche des financiers, et à retrancher les pensions; le tout avec tel ordre et forme que les états auroient occasion d’en être contents; et que, pour le surplus des demandes faites par les cahiers, il y seroit répondu et pourvu le plus promptement qu’il serait possible[1]. »

Si les engagements pris pour l'abolition de la vénalité et de la survivance des offices ne furent pas rem-

  1. Mercure francois, année 1615, p. 411.