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leur faveur la suppression des recherches ordonnées sous le règne de Henri IV, à l’occasion des gabelles ; recherches devenues odieuses, en effet, en raison des vexations exercées par les commis, mais qui étaient le résultat inévitable d’un régime d’exception que les ordres privilégiés trouvaient bon de conserver, et d’étendre même au détriment des autres classes.

Se reportant ensuite aux institutions qui avaient existé sous les deux premières races, ces mêmes ordres suppliaient encore le roi d’envoyer, tous les deux ans, dans les provinces des commissaires à l’effet d’y recueillir les plaintes de ses sujets, « mais sans imposition sur le peuple. En choisissant pour ces missions, portent les cahiers, des hommes de vertu et suffisance, la dépense modérée qu’ils feront sera de beaucoup surpassée par le fruit que Sa Majesté retirera de leur fidélité et diligence. »

Dans la discussion des questions étrangères aux finances qui occupèrent l’assemblée, le tiers-état s’était distingué par son zèle pour la défense des droits de la couronne, en professant cette doctrine, « qu’en nul cas les sujets ne peuvent être absous du serment de fidélité qu’ils doivent à leur prince. » Ce même ordre n’est pas moins remarquable par la sagesse des propositions contenues dans ses cahiers ou dans le discours que le président Miron, son orateur, prononça à la clôture des états-généraux.

Il développa les nombreux inconvénients qui résultaient pour le commerce, pour l’agriculture et pour l’industrie, de la perception dans l’intérieur des provinces du droit de traite foraine, qui ne devait porter que sur les marchandises envoyées du royaume à l’é-