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afin que sur icelles Sa Majesté, par l’avis des princes de son sang, autres princes, officiers de sa couronne et principaux seigneurs de son conseil, puisse faire quelques bons règlements et ordonnances pour contenir chacun en devoir, affermir les lois et édits faits pour la conservation de la tranquillité publique, et réformer en mieux les désordres qui peuvent donner quelque juste occasion de plainte et de mécontentement à ses bons sujets. »

L’obligation imposée à la régente et les conditions dont elle était accompagnée n’étaient pas désintéressées de la part du prince qui les avait dictées. Comptant sur l’influence qu’il exercerait dans l’assemblée, il se flattait d’obtenir un changement dans le conseil du roi, et une part dans les affaires du gouvernement; « mais les ministres firent aller en fumée toutes les traverses que ledit sieur prince leur voulut donner. »


1614. — Aux termes du traité, l’assemblée devait être réunie à Sens au mois d’août. Après plusieurs délais, et sous divers prétextes, on convoque les députés à Paris[1].

Dans le discours qui fut prononcé à l’ouverture de l’assemblée on atténua les ressources dues à l’économie de Henri IV, afin d’en cacher le mauvais emploi; les grâces, les faveurs prodiguées aux dépens du trésor furent présentées comme des dépenses commandées par l’intérêt public. On suppose une forte diminution dans les revenus; on établit qu’une somme de trente-six millions, environ, résultant d’un excédant an-

  1. Mercure françois, années 1614 et 1615.