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aux peines décernées contre eux, ils s’adressèrent suivant l’usage à la Galigai. Elle eut l’impudence de s’engager par contrat public à les faire déclarer innocents, moyennant la somme de trois cent mille livres[1]. »


1614. - Enfin les grands, soulevés, armèrent contre un gouvernement qui ne savait pas les maintenir dans le devoir, et qui ne pouvait plus acheter leur soumission par de nouvelles largesses; en un mot, la guerre civile et ses maux, tous les désordres, les factions, les rapines et le contraste choquant du luxe et de la misère; dont le règne de Henri IV avait délivré la France, y reparurent en moins de cinq années.

La majorité de Louis XIII n’apporta pas de changement à cet état de choses. Concini, créé marquis d’Ancre et maréchal de France, continuait de gouverner sous le nom de la reine-mère, qui avait obtenu dans un lit de justice que la régence lui serait conservée. On négociait toutefois avec les mécontents. Le prince de Condé, qui était à leur tête, mit pour première condition à la paix que les états-généraux du royaume seraient assemblés. Le premier article du traité portait[2] : « Les députés des trois ordres pourront en toute liberté faire les propositions et remontrances qu’ils jugeront en leur conscience devoir être utiles pour le bien du royaume et le soulagement des sujets,

  1. Recherches et considérations sur les finances, par Forbonnais, année 1613.
  2. Traité de Sainte-Menehould, au Mercure françois, année 1614.