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qui s’accordent avec notre opinion, et que viennent fortifier plusieurs faits épars dans les anciennes chroniques. Ces citations se rattachent trop essentiellement à l’objet de nos recherches pour ne pas nous être permises.

L'usage des descriptions ou dénombrements que faisaient à Rome les censeurs paraît avoir été adopté sous les rois de la première race. A la sollicitation de l’évêque de Poitiers, Childebert, neveu de Gontran, roi d’Austrasie, donna commission de réformer la description ou le cadastre qui avait été fait sous le règne de Sigebert, son père, et qui était devenu défectueux. Grégoire de Tours parle ainsi de cette répartition :

« L’ancienne répartition était devenue tellement inégale par l’effet de la division des propriétés et des autres changements apportés par le temps dans l’état des contribuables, que les pauvres, les veuves, les orphelins et les gens sans appui supportaient le fardeau des tributs. Florentius, grand-maître de la maison du roi, et Romulfus, comte du palais, remédièrent à cet abus. D’après une recherche exacte des changements survenus, ils déchargèrent les contribuables qui étaient grevés, et assujettirent au cens public ceux qui devaient le supporter[1]

On peut suivre jusque sous les rois de la seconde race l’existence de cet impôt direct, et les preuves de l’exemption accordée à une partie de la population. Dans un

  1. Grégoire de Tours, trad. de Sauvigny, t. 1, chap. 12, et t. 3, liv. 9, ch. 21. - Le Guydon général des finances, édit. de 1644 p. 164.