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le droit de franc-fief et par celui d’annuel, qui ne portaient ni, sur l’industrie ni sur l’agriculture. Mais, en résultat, la totalité des impositions, qui approchait de trente millions au commencement du règne, était réduite à vingt-six millions, dont, déduction faite de six millions pour le restant des rentes et des gages assignés sur les produits, il entrait net dans l’épargne vingt millions ; et sur cette somme, les économies annuelles, après l’acquittement des dépenses de l’état, donnaient de trois à quatre millions, qui formaient un fonds de réserve. Dans le même espace de temps, la France s’était libérée d’une dette exigible de cent quarante-sept millions ; sur sept millions de rentes qui avaient été éteintes, il en avait été racheté pour un capital de cent millions ; de nombreux offices étaient remboursés ; plus de quarante millions avaient été employés à remettre en état les fortifications des places frontières, à l’armement des galères, à l’approvisionnement des arsenaux, à l’entretien des routes, à des travaux qui devaient faciliter la navigation des rivières, à la restauration des églises, à l’embellissement et à l’ameublement des maisons royales, au rachat des joyaux de la couronne, ou à des dons conformes à la bienfaisante générosité du monarque. On poussait avec activité les travaux d’un canal, celui de Briare, où furent construites les premières écluses à sas qu’on ait vues ailleurs qu’en Italie : ce canal devait ouvrir les communications entre les deux mers, en réunissant la Seine à la Loire. Enfin, la dépense annuelle avait reçu une augmentation de deux millions par l’établissement des pensions que le roi avait accordées à un grand nombre de gentilshommes qui s’étaient voués à son service. Cette charge