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condaires, on se bornât à traiter de gré à gré avec les chefs ; que, si au contraire un examen en forme était entrepris, on fermât l’oreille à toute espèce de sollicitation. Le roi le promit ; mais comme l’avait prévu Sully, les moins coupables furent les seule punis, et les courtisans enrichirent sans que le trésor en profitât beaucoup[1].

« Si, dit l’auteur des Considérations sur les finances, si Sully s’étoit montré disposé à transiger sur les malversations des comptables, c’est qu’il pensoit que les peines pécuniaires prononcées contre les coupables sont une bien faible réparation des maux causés par des concussions qui avoient si grandement contribué à la ruine du peuple et de l’état ; il sentoit qu’une bonne administration doit moins chercher à profiter de ces abus que s’occuper des moyens d’en prévenir le retour : c’est de quoi il s’occupa sans relâche. »

Des règlements particuliers à chaque nature d’imposition, en donnant les moyens nécessaires pour assurer la perception, déterminèrent les mesures propres à en écarter les abus[2].

Tous les comptables furent obligés de tenir des registres-journaux, ce que La plupart d’entre eux négligeaient de faire nonobstant les règlements plusieurs fois renouvelés sous les règnes précédents. Il était par conséquent impossible de connaître, sans de longues recherches, l’état, la nature et le montant des opérations

  1. Économies royales. — Forbonnais, t. 1.
  2. Moreau de Beaumont. — Dict. des fin., art ; Comptables, t discours prét., p.