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vait se plaindre de ce que le roi, en faisant administrer ces impositions par ses officiers, augmentât son revenu de six cent mille écus. En effet, les seuls droits de traite foraine perçus dans le ressort du parlement de Toulouse, sous le non de patente du Languedoc, et dont le connétable de Montmorency retirait net neuf mille écus, en furent affermés cinquante mille[1].


1601.— Par une opération analogue à l'égard des domaines de la couronne, Sully faisait rentrer le roi dans une grande partie de biens aliénés sans titre valable, et de ceux qui avaient passé entre des mains étrangères, en garantie d’engagements qui se trouvaient plus que remplis, ou qui pouvaient l’être à peu de frais. Quant aux biens aliénés de bonne foi, attendu que le prix de cession avait été au-dessous de leur valeur, on en ordonna la revente. Nonobstant les obstacles que la qualité et le crédit de plusieurs des détenteurs des domaines opposèrent à l'exécution entière des projets du ministre, il procure ainsi le recouvrement d’immeubles pour une valeur de quatre-vingt millions, représentés par trente-cinq millions en biens dont la rentrée fut immédiate, et par quarante-cinq millions en propriétés dont une compagnie obtint la jouissance pour seize années, à la charge de les rendre libres de tout engagement à l’expiration de ce terme.


1601.- Les rentes constituées absorbaient la moitié des produits qui leur servaient d’hypothèques. De longues recherches donnèrent au ministre le moyen de

  1. Économies royales, chap. 21 du t. 3. — Forbonnais, t. 1.