Page:Bailly - Histoire financière de la France, depuis les origines de la monarchie jusqu’à la fin de 1786, tome 1.djvu/316

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

l’insolence et de l’oppression du soldat pendant les marches ou dans les cantonnements.

Ces premiers bienfaits furent suivis d'autres non moins précieux.

Le roi prononça l’abolition de toutes les taxes que des villes, des bourgades et des communautés avaient, pendant les moments de troubles, établies sans autorisation. Il en fut de même des impositions arbitraires que les seigneurs avaient établies sur leurs vassaux ou dans leurs gouvernements, pendant les guerres civiles. Une défense sévère de rien percevoir au-delà de ce que portaient les ordonnances arrête le cours de ces concussions; 5 et la résistance qu’un grand seigneur[1] voulut opposer à cette mesure fournit à Sully l’occasion de faire respecter l’autorité d’un roi protecteur des peuples, et de manifester la fermeté inflexible dont il savait s’armer toutes les fois qu’un intérêt privé entrait en balance avec le bien public.


1601.- L'imposition du sou pour livre, consentie pour trois ans, par les états-généraux, avait été prorogée pour trois autres années, par simple enregistrement. Ce droit, connu sous le nom de pancarte, était onéreux, et la forme de sa perception était incommode au commerce autant que dispendieuse pour le gouvernement, en ce qu’elle assujettissait les marchandises et

  1. Le duc d’Epernon, entre autres, qui se faisait par de semblables violences soixante mille écus de rente sur ses vassaux, osa entreprendre à ce sujet M. de Sully, qui soutint en homme de guerre son opération de finances. (Forbonnais, d’après les Économies royales, t. 3.)