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du temps de Louis XII. Des députés demandèrent encore la réduction des pensions et l'érection d’une chambre de justice pour rechercher et punir les dilapidations de finances. Le roi fit annoncer le retranchement d’un quart des tailles, et autorisa les poursuites contre les financiers. Mais telle était l'assurance que la richesse et l’impunité donnaient à ceux-ci, qu'ils protestèrent, pour cause de nullité, contre les états; et les officiers dont, on avait demandé la suppression crurent avoir démontré, dans un écrit, que cette mesure conduisait à l’oppression du peuple, à la diminution des ressources de l’état, et à la décadence des meilleures villes du royaume. Rien donc ne fut amélioré, et les excès en tous genres continuèrent[1]. [2]

  1. 0Euvres de Pasquier t.2, p. 363, 364 à 368, et 359, A.- Guydon des finances.
  2. Dans le Secret des finances, imprimé en 1581 sous le nom de Fromenteau, on trouve une énumération, pour chaque province ou par diocèse, des impositions de toute nature qui avaient été levées sur le royaume, dans une période de trente-deux ans, depuis l’avènement de Henri II jusqu’en 1580, sous Henri III. L’auteur rapproche du montant de ces charges celui de tous les tributs qui existaient au temps du roi Louis XII. Il expose encore les divers sujets de plaintes que les trois ordres élevaient contre le gouvernement de Henri III, et donne le tableau des pertes de tous genres occasionnées par les troubles et les guerres civiles qui désolèrent la France sous les derniers rois de la branche de Valois.
    Les éléments du Secret des finances paraissent avoir été puisés dans les cahiers que les trois ordres présentèrent à Henri III, aux états-généraux assemblés à Blois en 1576, ou fournis par les généralités, les chambres des comptes et les hôtels-de-ville du royaume, il la demande des députés réunis à Paris en 1580 pour leur intérêt commun.