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L'accomplissement de ces grandes réformes et de plusieurs autres que l’ordonnance consacrait dans les différentes parties de l'administration publique pouvait mettre un terme aux malheurs du royaume, en réunissant tous les Français à leur roi. Mais, de tout ce qui était annoncé, on ne vit pas même se réaliser la recherche des déprédations qui ruinaient l’état, par la chambre royale, qui avait été chargée de cette opération : car, moyennant deux cent mille écus, les maltôtiers italiens obtinrent cette fois encore un traité d’abolition, auquel on donna le nom de paix des financiers[1].


1582.- On trouve à cette époque une preuve évidente de l’embarras des finances, de l’importance de la dette publique, et de l’influence que les traitants acquéraient sur les opérations du gouvernement, dans les clauses d’un bail pour l’exploitation de la ferme générale des gabelles, qui avaient continué d’être, jusqu’en 1578, affermées séparément par grenier à sel. Par son traité, dont la durée était fixée à neuf années, l'adjudicataire si engageait à faire au trésor l’avance d’une somme de deux cent quarante mille écus; à justifier du rachat, pendant sa jouissance, de sept cent mille livres de rentes, dont il servirait, en attendant les arrérages; à rembourser au précédent fermier sept cent un mille écus qui lui étaient dus pour avance ou pour indemnité, et deux cent dix mille écus, représentant, au denier dix, la finance des officiers des greniers qui allaient être supprimés Enfin, après s’être couvert de

  1. Œuvres de Pasquier ; t. 2, p. 273, B, et 300, B.