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vèrent du même avis sur la nécessité de réunir les états-généraux plus fréquemment, et à des époques déterminées. Le tiers-état supplie le roi de chercher dans l’économie les moyens d’acquitter la dette publique : il demanda qu’il fût créé une commission pour examiner la gestion des financiers; qu’on renonçât à l’affaiblissement des monnaies, et que l’épargne supportât les frais de fabrication; qu’on abolît la solidarité entre les taillables; que les exemptions fussent réduites et aussi qu’il fût fait défense au clergé « de rien exiger, sous quelque couleur ou condition que ce soit, pour administration ou célébration soit de messes et autres mystères, soit de baptêmes, mariages, sépultures ou autres sacrements. » Les députés du troisième ordre sollicitaient de plus, en faveur du commerce français dans l’étranger, la réciprocité des avantages accordés aux commerçants étrangers en France, ou la suppression de ces faveurs. Le clergé se plaignit de la rigueur avec laquelle on levait les décimes; mais, faisant preuve à la fois de lumière et d’humanité, il renouvela seul les réclamations élevées dans l’assemblée tenue sous le règne de Charles VIII contre l’existence des douanes intérieures et contre l’usage qui s’était perpétué de saisir, pour le paiement des impôts, les chevaux et les instruments du laboureur. A l’égard d’un subside que demandait le gouvernement, les députés, d’un commun accord, alléguèrent ou la surcharge des peuples ou un défaut de mission spéciale[1].

  1. Cahiers des remontrances, plaintes, doléances et supplications présentées au roi Charles IX, séant en son lit de justice, en l’assemblée des trois états de son royaume convoqués en la ville d’Orléans.