Page:Bailly - Histoire financière de la France, depuis les origines de la monarchie jusqu’à la fin de 1786, tome 1.djvu/282

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

exerçaient sur l’esprit de la régente Catherine de Médicis et du jeune roi François II, excitaient la jalousie des grands, le mécontentement des calvinistes, et fomentaient, dans la vue d’en profiter, les dissensions civiles et religieuses qui allaient déchirer la France. Tandis que ces princes ambitieux répandaient à pleine main sur leurs créatures des faveurs que payait le trésor, une cour brillante dissipait une partie des fonds destinés au soutien de l’état; et des Italiens industrieux, accourus en France pour y chercher fortune, réduisaient encore par leurs malversations le produit des impôts levés sur le royaume. Enfin la pénurie du trésor. l’accumulation des dettes, conséquences inévitables de ces désordres, et les troubles causés par la différence des opinions religieuses, ramenèrent la cour à la nécessite de convoquer les états-généraux. L’assemblée, indiquée à Orléans par François II, y fut tenue par Charles IX, son successeur.


1560.- Les trois ordres, divisés dans les plaintes ou les demandes qui concernaient les affaires de religion, s’accordèrent cependant sur plusieurs articles de l’administration des finances. Ils demandërent unanimement l’abolition de la vénalité des offices; la réduction du nombre des receveurs, des officiers d’élection et des greniers à sel; le retranchement d’une partie des gages pour les emplois qui seraient maintenus; l’administration gratuite de la justice, ou une taxe modérée des épices, que les juges ne ressaient de lever à leur gré; la réduction des tailles à ce qu’elles étaient du temps de Louis XII, et la suppression de plusieurs droits d’aides. La noblesse et le troisième ordre se trou-