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séquence, indépendamment des taxes déjà existantes, il avait imposé sur les grains, les vins, les légumes, le pastel, les tissus de laine et de lin, un nouveau droit de sortie qu’il nomma traite domaniale. Cet impôt impolitique, étendu depuis à toutes les autres marchandises et denrées, ajouta à la bigarrure des tarifs de douane, et fournit un nouveau moyen de confusion et d’abus dans la perception[1].

Par une autre, application du même principe et de la prérogative qui en résultait pour la couronne, Henri II avait déjà réuni au domaine -différents droits qui avant son règne, avaient été établis ou perçus au profit de villes ou des provinces. De ce nombre étaient les droits connus sous les noms de grande et de petite coutume de Bordeaux, d’octroi de Lyon et de trépas de Loire[2].


1557-1558.- Si l’ordre et l’économie eussent présidé à l’administration des finances, le produit de tant d’expédients aurait dû suffire pour soutenir les frais d’une guerre que l’ambition et la haine de Charles-Quint entretenaient; mais, dans une cour divisée en plusieurs factions religieuses et politiques, les favoris et les maîtresses abusaient de leur influence pour satisfaire une cupidité insatiable; et le trésor, toujours obéré, ne pouvait fournir aux dépenses urgentes de l’état. Les impôts, plusieurs fois augmentés, ne pouvaient plus l’être davantage, on en pressa le recouvrement, et la rigueur de la perception les rendit plus

  1. Edits de mai 1581 et d’octobre 1582. - Recueil de Fontanon, t. 2, p. 491 et suiv. - Le Guydon général des finances.
  2. Moreau de Beaumont, t. 3, p. 359, 381, 386.