Page:Bailly - Histoire financière de la France, depuis les origines de la monarchie jusqu’à la fin de 1786, tome 1.djvu/270

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

vernement sentit que des fonctionnaires investis d’une certaine autorité, mais qui seraient simplement commissionnés, et par conséquent révocables à volonté, auraient plus de zèle à servir le pouvoir duquel dépendrait leur existence, et qu’ils imprimeraient une marche plus assurée aux opérations fiscales. Dans cette vue on institua des commissaires départis pour l’exécution des ordres du roi, qui devaient faire des chevauchées. Henri II en créa dix-sept, nombre égal à celui des généralités alors existantes. Les attributions de ces administrateurs étaient de veiller à l’entretien et à la sûreté des grandes routes, de diriger les autres travaux publics, de proposer les règlements les plus convenables sur chaque matière. Plus particulièrement destinés, dans l’origine, à assurer l’exécution des édits bursaux, ils devaient faire asseoir avec équité les tailles sur les paroisses, en suivre la juste répartition entre les taillables, et surveiller la rentrée au trésor du produit des impositions. On verra plus tard leurs pouvoirs prendre une grande extension.

L’institution des commissaires départis rendait inutiles les trésoriers de France, et devait procurer la réforme entière ou du moins la réduction de ces emplois. Sous le règne de Henri III, au contraire, on en porta le nombre à cinq par généralité; dans la suite, et toujours par l’effet du système de vénalité, ce nombre fut quadruplé. Alors les trésoriers de France formèrent dans chaque province un bureau de finances auprès de l’intendant.

Le règne de Henri II ne fut qu’une suite non interrompue d’emprunts, tous au denier douze; les uns ouverts au nom de la ville de Paris, moyennant de nou-