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tie par forme d’imposition sur tous les clochers du royaume, à raison de vingt livres par église; mais comme, par ce moyen, les trois millions ne pouvaient être complétés assez promptement au gré des ministres, on reçut à la monnaie les vases précieux des églises, genre de spoliation qui jeta de grands mécontentements. Le clergé avait été déterminé à ce sacrifice par l’espoir d’obtenir le rétablissement de la juridiction ecclésiastique, que François Ier avait restreinte. Le parlement persista dans le refus d’enregistrer l’édit qui devait rendre au clergé une juridiction indépendante; et le conseil, satisfait d’avoir obtenu la somme promise, non seulement n’insista plus sur cet objet, mais il maintint l’imposition de vingt livres par clocher, qui produisit dix millions en plusieurs années[1].


1554.- Plusieurs fois encore dans la suite de ce règne, de nouveaux offices furent créés. Chaque receveur général eut près de lui un contrôleur chargé de vérifier toutes ses opérations. On érigea pareillement sous le titre d’offices royaux les commissions d’huissiers-priseurs, la profession de vendeur de vin, celle de jaugeur; et, pour de l’argent, jusqu’aux mesureurs de charbon obtinrent la même faveur. On augmenta de deux magistrats les nouveaux présidiaux. Chacun de ces tribunaux eut un receveur et payeur des gages, puis un chancelier. Il n'existait, jusque là, pour tout le royaume, qu’un seul tribunal, connu sous le nom de table de marbre, ayant l’inspection et la police des

  1. Le Secret des finances, 1re partie, p. 10, 12, et Preuves, p. 424. — Boulainvilliers. - Anquetil.