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vous n’appartenez pas à vous, mais à vos sujets. Il ne vous est pas libre de disposer de notre bien. Si vous ne pouvez autrement ravoir vos enfants, il faut faire vigoureusement la guerre, et nous sommes prêts à tous les sacrifices qui seront jugés nécessaires. » Le clergé offrit, à titre de don gratuit, une somme de treize cent mille livres; la noblesse, ses biens et sa vie. En faisant les mêmes offres que la noblesse, les députés des parlements demandèrent d’être taxés sans distinction comme le reste des citoyens; et les magistrats de Paris annoncèrent que les bourgeois de la capitale voulaient contribuer à la rançon des fils de France dans une proportion plus forte que les autres villes du royaume[1].


1529.- Les propositions faites à l’empereur ne furent acceptées qu’après de nouvelles hostilités, qui amenèrent la destruction d’une armée française dans le royaume de Naples. Mais, avec les deux millions d’écus d’or, Charles-Quint exigea alors trente mille écus par mois pour faire la guerre aux Vénitiens, qui avaient pris part à la ligue formée contre lui. On eut beaucoup de peine à réunir douze cent quarante mille écus qu’il fallut payer comptant sur le prix de la rançon des jeunes princes, et que trente-deux mulets portèrent jusqu’à Fontarabie. Le complément des deux millions fut converti en une rente au taux de cinq pour cent, hypothéquée sur les domaines du duc de Vendôme dans les

  1. Corps universel diplomatique, t. 4, p. 496 et suiv. - Mézerai.- Anquetil.