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1526.— Dans une assemblée de notables que le roi convoqua à Cognac, les députés de la Bourgogne déclarèrent que le roi, quelque puissant qu’il fût d’ailleurs, n’avait pas le droit de les aliéner sans leur aveu, et que, s’il persistait à les abandonner, ils n’obéiraient jamais à un maître qu'ils n’auraient pas choisi. Les autres députés partagèrent les sentiments des Bourguignons et le traité de Madrid fut déclaré nul, comme forcé et fait au préjudice du royaume[1].


1527.- Le roi, s’appuyant.sur cette déclaration de l’assemblée, fortifié d’ailleurs par une alliance avec l’Angleterre et par une ligue qui se formait en Italie contre l’empereur, fit proposer à Charles deux millions d'écus d’or pour la rançon de ses fils. Après avoir entretenu de ces dispositions une nouvelle assemblée de personnages notables des trois états, qui fut réunie à Paris, il conclut en disant : « Ou l’empereur acceptera un dernier offre, et dans ce cas il faut trouver deux millions d’écus d’or, ou il la rejettera, et alors il faut des fonds extraordinaires pour la guerre. Si vous jugez que l’état ne puisse subvenir à cette dépense, il faut ou rendre la Bourgogne, ou que je retourne me constituer prisonnier.... Ecartez de vos délibérations tout ce qui me touche personnellement, et ne consultez que l’intérêt de notre commune patrie, à qui nous devons tous le sacrifice de notre vie et de notre liberté. » L’assemblée s’éleva contre le retour du roi en Espagne. « Sire, dirent les députés,

  1. Mézerai, Anquetil, etc.