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1526.- Après que François Ier fut sorti de la prison où le retenait Charles-Quint depuis la malheureuse journée de Pavie, il dut s’occuper du moyens de procurer la liberté de ses fils, qu’il remettait à l’empereur comme gages de l’accomplissement du traité qui avait été le prix de sa liberté. Par ce traité, le roi avait promis, entre autres choses, d’abandonner le duché de Bourgogne, le comté de Charolais, et des seigneuries et terres adjacentes; il renonçait à toutes prétentions sur le Milanais, le comté d’Ast et le royaume de Naples; il quittait Charles-Quint de l’hommage dû à la couronne de France pour la Flandre et l’Artois ; il se démettait de tous droits sur les châtelleries de Péronne, Roye, Montdidier, les comtés de Boulogne et de Guignes, le Ponthieu, les places fortes situées sur les deux rives de la Somme, qui par là retournaient à la maison d’Autriche. Enfin, François Ier promettait de payer à l’empereur deux millions d’écus d’or pour sa rançon; d’acquitter au roi d’Angleterre les arrérages, montant à cinq cent mille écus, d’une pension que lui devait Charles-Quint; et, lorsque ce dernier irait prendre la Couronne impériale en Italie, le roi s’engageait à lui fournir des vaisseaux et deux cent mille écus. L'empereur avait fait stipuler de plus que le traité serait ratifié par les états-généraux du royaume, enregistré au parlement, et que, dans le cas où le roi de France ne pourrait en faire exécuter les conditions, il devait dégager sa parole en se constituant de nouveau prisonnier de guerre[1].

  1. Corps universel diplomatique, par Dumont, t. 4, p. 399 et suiv.